Laura La Mori une danseuse passionnée
Passion Flamenco Mâcon a organisé un stage au rythme de l'Alegria avec l'artiste Flamenca Laura La Mori. Une occasion rêvée pour en savoir plus sur son parcours et son histoire d'amour avec le Flamenco.
Qu’est ce qui vous a amené au flamenco ? Racontez nous vos débuts ...
Je ne connais pas précisément l’élément déclencheur ou l’origine de mon intérêt pour le flamenco.
Je dansais déjà depuis mes 6 ans (danse classique, moderne...) mais j’avais envie d’un autre style et j’ai demandé à mes parents à l’âge de 10 ans de m’inscrire dans la seule école de flamenco à Nantes. N’ayant aucune origine espagnole je pense que j’ai été attiré en premier surement par un reportage ou par des images dans des magazines, j’ai aussi ma grand mère qui m’apportait de ses voyages en Espagne des objets évocateurs comme des castagnettes ou un éventail où était dessinées des flamencas que je me m’amusais à copier sur papier... alors pourquoi pas une accumulation de petites choses... finalement j’ai abandonné l’idée de chercher cette origine en me laissant un peu dire que c’était une intuition profonde qui m’a guidé vers l’envie de connaître le flamenco et surtout de partir vivre à Séville. Chose faite à 18 ans et c’est à ce moment précis que j’ai vraiment découvert le flamenco. Je suis partie pour une danse et je suis tombée amoureuse d’une culture, d’un mode de vie, de la ville.
Qu’est ce que le flamenco vous apporte ? Qu’avez vous obtenu grâce à lui ?
Selon moi le flamenco m’a tout apporté. Je le vois presque comme une religion. Tous mes trop pleins d’émotions sont lâchés et puis contrôlés grâce au flamenco. Petite je m’enfermais dans ma chambre, musique à fond..! Musique Flamenca à partir de mes 10 ans et je dansais pour évacuer de fortes émotions qu’elles soient joyeuses, tristes, amoureuses ou nostalgiques!
Ensuite une fois partie la bas, c’est l’impression d’être née une deuxième fois à Séville, comme si la façon d’être et de vivre me correspondait mieux. Je vis pleinement pour la première fois en étant la bas, et le flamenco nourrit de la culture andalouse me fait vivre et sentir à travers le corps d’une autre manière, alors c’est un peu une façon de vivre, de partager et de sentir que m’a apporté le flamenco. Une fois là bas je me suis épanouie, en tant qu’adulte et en tant que femme. D’une enfant timide, j’ai trouvé la manière d’être plus ouverte au monde et de me connaître mieux.
Quel est votre palo préféré ? Avez -vous un mentor ?
Avez-vous eu des rencontres déterminantes ?
Je n’ai pas un seul palo préféré mais je dirai que certains ressortent plus. Par exemple le roi des palos selon moi est la Soleá. Surtout pour la guitare que je ne me lasse pas d’écouter. Ensuite le côté viscéral et animal de la seguiriya me passionne, c’est le tout premier palo que j’ai voulu monté pour un baile personnel donc il gardera toujours une place importante pour moi.
Enfin ce que je peux écouter toute la journée et sur lesquels je peux me mettre à danser n’importe où c’est avec los Tangos. Je n’ai pas de mentor en particulier, même si bien sur des rencontres importantes j’en ai connu. Une figure comme Carmen Ledesma est un exemple des personnes qui m’ont inspiré énormément à Séville.
Vous enseignez le flamenco, que souhaitez-vous transmettre à vos élèves ?
Aux élèves j’aimerais leur transmettre le flamenco non seulement comme une danse mais comme un art plus complet et encore plus comme culture.
Mon objectif n’est pas de transmettre des milliers de pas mais plutôt de comprendre le sens de quelque uns et de pouvoir les vivre chacun a sa manière en tenant compte de leur essence culturelle et en comprenant de dialogue qui existe avec le chant et la guitare.